Il y a quelques jours mon épouse, Nicole Lajeunesse, m’invita à lire une notice nécrologique parue dans le Journal de Montréal et consacrée à un membre des familles Letendre. Elle ajouta qu’elle avait maintes fois entendu évoquer ce nom lors de ses séjours chez ses grands-parents Durand qui habitaientt Saint-François-du-Lac (comté de Yamaska). Ce nom de famille fit naître tout aussitôt en moi une indéniable résonance et je me suis empressé de valider cette information.
Mes ancêtres immédiats sont originaires de cette région du Haut-Richelieu, située entre Sorel et Nicolet. Louis, un des quatre fils d’Anthoyne Cottenoyre et de Marguerite Provencher, ascendants de tous les Cotnoir d’Amérique, a quitté l’Île Dupas, là où s’étaient fixé définitivement ses parents, pour aller s’établir à Saint-Michel-de-Yamaska. À noter que ce village est situé à seulement quelques kilomètres de Saint-François-du-Lac et que ces deux villages sont en bordure de la rivière Yamaska.
Lors du recensement canadien de 1881, le nom Letendre apparaît 358 fois au Québec, notamment dans les districts de Richelieu (135) et de Yamaska (73) contre 67 inscriptions pour les Cotnoir. Dans notre base de données généalogiques consacrée aux familles Cotnoir et Préville, le nom Letendre y est mentionné à 53 occasions.
Ce nom de Letendre revêt une signification toute particulière pour moi puisque mon arrière-grand-mère est Élisabeth Letendre, fille de Basile Letendre et petite-fille d’un autre Basile Letendre qui lui est né à Saint-François-du-Lac et est décédé à Saint-David de Yamaska.

La photo ci-contre nous montre un jeune couple : Joseph Quotenoire (1844-1898) et Elisabeth Letendre (1850-1933) ainsi que leur premier né, Joseph Cottenoir (1871-1948). Ce dernier est mon grand-père paternel. Cette photo, sur plaque de zinc, a été prise vers 1872-1873 et m’a été transmise par ma grande-tante Rose-Anna Cotnoir. J’ai un attachement sans nom pour cette photo si caractéristique de l’époque et elle a une place bien spéciale dans notre maison. Élisabeth Letendre-Cotnoir a donné naissance à 13 enfants dont 9 ont vécu jusqu’à l’âge adulte. Leur descendance fait partie de mon héritage immédiat.
La photo suivante, prise à Montréal (ou à Sorel) vers la fin des années 1920, nous montre à nouveau Élisabeth Letendre en première rangée. Elle est alors âgée de plus de 70 ans. Lors du recensement de 1921, elle habitait Manseau (ou St.Joseph-de-Blandford) chez son fils Henri. Elle y décèdera en 1933 à l’âge de 83 ans. Au centre, l’aîné, mon grand-père Joseph.

Toujours sur cette même photo, en deuxième rangée et dans l’ordre habituel, ses fils Aimé et à sa gauche, Zacharie.
C’est par ce dernier que le lien avec le nom de Letendre refait surface.
Zacharie Cotnoir (1887-1980) épouse en seconde noces le 9 juillet 1919 une Rose-Anna Cotnoir, fille de Pierre-Ovide Cotnoir. Ce dernier est le frère de Joseph Quotenoir, époux d’Élisabeth Letendre. Ce sont les parents de Zacharie. Ce dernier et Rose-Anna sont ainsi cousins germains du côté Cotnoir. Mais ils sont également cousins germains du côté Letendre, car Rose-Anna est la fille de Marie Letendre qui est la demi-sœur d’Élisabeth Letendre, mère de Zacharie. Marie Letendre est née du second mariage de Basile Letendre et de Lucie Richot en novembre 1852.
La photo ci-dessous montre Zacharie et Rose-Anna photographiés au studio Desjardins de Sorel quelques jours avant (ou après) leur mariage à Saint-Cyrille de Wendover. Ils ont évidemment obtenu une dispense de l’église pour leur mariage consanguin.
Le nom de famille Letendre me revient de nouveau en tête suite à l’examen de la fiche généalogique de Rose-Anna. J’ai très bien connu ses deux plus jeunes sœurs, en l’occurrence Agnès (1902-1981) et Alice (1903-1997). Cette dernière était religieuse chez les sœurs de l’Assomption à Nicolet. Quant à Agnès elle a partagé la même habitation de la rue Prince à Sorel que Rose-Anna et Zacharie jusqu’à son décès en 1981. Toutes deux m’ont beaucoup choyé dans ma jeunesse, dans cette maison située devant l’église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours de Sorel. Aujourd’hui c’est mon arrière-petite-cousine, Marie-Josée Cotnoir qui partage mon intérêt et mon émotion quand il s’agit de remonter le temps à la rencontre des Letendre.